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3 légendes à proscrire sur la productivité au travail

Vous aussi dans votre entreprise vous avez déjà entendu des phrases comme « il faut que tu sois plus productif », « si apprenais à t’organiser, tu augmenterais ta productivité » ou autres remarques comme celles-ci ? 

Mais, que signifie vraiment le terme productivité ? En économie, la productivité au travail est définie comme un indicateur de rendement qui mesure la valeur que produisent les membres d’une entreprise par heure de travail. 

Cependant, avec des métiers de managers dans le monde du tertiaire, comme ceux enseignés avec nos MBA spécialisés, la notion de productivité comme définie ci-dessus connaît certaines limites. Aujourd’hui, notre école de commerce MBway Lyon vous dévoile 3 mythes à bannir sur la productivité au travail. 

 

1. La productivité se mesure facilement 

Le premier mythe que beaucoup d'entre vous ont peut-être entendu à propos de la productivité, c'est l'idée que cette dernière est facile à évaluer. Mais dans la réalité, ce n’est pas toujours si évident. Quand on cherche à évaluer la productivité d’un rendement agricole ou d’une chaine de montage standardisé, c’est assez concert et il est facile de quantifier le nombre de sacs de maïs récolté ou le nombre de voitures sorties de l’usine. 

Cependant, dès qu'on s'éloigne de ces exemples, tout devient un peu plus flou, non ? Comment mesurez-vous la valeur (en euros) créée par une heure passée à répondre à des e-mails ? Et en ce qui concerne le monde des soins de santé, des services à la personne et des services publics, comment évaluez-vous la productivité ? Comment mesurez-vous la productivité d'une infirmière ou d'un enseignant, par exemple ? Le nombre de patients vus par heure ou le nombre d'heures de cours données ne reflète pas vraiment la qualité des soins prodigués ou les connaissances et compétences acquises par les élèves. 

Il faut admettre que la notion de productivité ne prend pas en compte la qualité des biens et des services produits. Prenons l'exemple de l'enseignement : elle met sur le même plan un enseignant charismatique qui inspire ses élèves et un autre qui débite des cours ennuyeux élaborés il y a des décennies. Elle ne tient pas compte du niveau de confiance établi dans une relation de service. Dans l'économie de la connaissance, elle ne capture pas la valeur des connaissances qui ne se traduisent pas directement en prix. 

La vérité, c'est que dans les secteurs des services, des métiers créatifs, des soins de santé, et essentiellement dans la majeure partie de notre économie, il est difficile de mesurer la productivité des travailleurs. Nous nous appuyons sur des conventions parfois arbitraires qui ont peu à voir avec la "valeur" réelle. Alors, ne soyez pas trop dur avec vous-mêmes quand il s'agit d'évaluer votre propre productivité, car c'est un jeu de chiffres qui peut parfois ne pas refléter toute la réalité ! 

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2. La productivité est individuelle 

En entreprise, nous avons souvent des objectifs individuels à atteindre, qui sont censés montrer si nous avons été assez efficaces dans notre travail, ce mois ou cette année-là. Tout nous incite donc à penser que la productivité est une affaire purement individuelle, mais c’est faux : la productivité est un concept lié à la société et au collectif. Notre niveau de productivité est directement influencé par notre bien-être général, notre santé, notre bonheur personnel, nos collègues et même la qualité de l'air que nous respirons. 

Si nous réfléchissons bien, sans les infrastructures collectives, telles que les routes, les transports en commun, les bâtiments, les réseaux téléphoniques, Internet, et bien d'autres, il serait difficile d'accomplir quoi que ce soit. Nous devons nous rendre compte que derrière chaque heure de travail que nous considérons comme "productive", se cache un nombre incalculable d'heures de travail qui rendent cette heure de "productivité" possible. Par exemple, si les crèches n’hésitaient pas, qui garderais votre enfant pendant que vous êtes concentré au travail ? Et, si personne n’avait construit vos super locaux, est-ce que vous seriez aussi bien installé et aussi créatif tout au long de la journée ? 

De plus, à notre une époque nous parlons de plus en plus d'intelligence collective, alors il est surprenant que l'évaluation de la performance soit encore centrée sur l'individu. Avec cette vision, nous écartons la collaboration, l'influence mutuelle des individus, la qualité des relations qu'ils entretiennent, et tout ce qu'ils construisent ensemble. 

Dans le monde de l'entreprise, il existe de nombreuses formes de travail « gratuit » que la productivité ne reconnaît pas. Lorsque vous passez deux heures à expliquer à Georges comment automatiser certaines tâches, à mettre en place un drive pour rendre plus fluide le partage de données dans l’entreprise, ou encore à organiser un afterwork digne de ce nom pour créer une véritable cohésion d’équipe, vous contribuer directement à la productivité générale de votre société. A l’inverse, quand un collège vous partage ses tips ou qu’il prend le temps de remettre à jour certains processus pour les raccourcir et les optimiser, c’est lui qui contribue à votre productivité. 

En fin de compte, votre productivité ne repose pas uniquement sur vous. Elle dépend de la contribution de nombreuses personnes et infrastructures qui viennent soutenir votre travail et donc votre productivité. 

 

3. L’environnement n’est pas impacté par la productivité 

La dernière légende à proscrire, et pas des moindre, est que l'envie d'être toujours plus productif n'a aucun impact sur l'environnement qui nous entoure. En effet, la productivité est une notion qui néglige totalement les interactions des individus entre eux, et les interactions entre les personnes avec leur environnement. Ce qui est encore plus problématique du point de vue écologique, c’est que la productivité ignore complètement les externalités négatives

Ce terme vous parle, mais reste assez flou pour vous ? Par définition, une externalité négative représente le fait qu’une entreprise crée, par son activité, une nuisance ou un dommage sans compensation pour les personnes lésées. L’image la plus parlante est celle de l’usine qui pollue l’eau ou l’air en rejetant ses déchets toxiques dans la nature ou qui dérange les voisins avec le bruit occasionné jour et nuit. 

Ce qui n’est souvent pas pris en compte dans le calcul de la productivité sont les coûts supplémentaires entraînés par ces externalités négatives. Par exemple, les bénévoles qui doivent nettoyer suite à une catastrophe environnementale ou les enfants souffrants de problème respiratoires dus à la pollution atmosphérique qui doivent se rendre chez le médecin et suivre des traitements. 

Ne pas prendre en compte ces effets négatifs arrange grandement l’entreprise en question, car cela lui permet de gonfler ses chiffres pour se faire passer pour une société utlra rentable. Les acteurs économiques les plus polluants se rendent artificiellement "productifs" en laissant à la collectivité le soin de nettoyer les dégâts qu'ils ont provoqués. C'est un peu comme si les coûts étaient externalisés, tandis que les bénéfices étaient privatisés. 

Si on regarde bien, ce sont curieusement les activités les plus polluantes qui affichent des taux de productivité les plus élevés, tandis que les secteurs moins polluants, comme les services à la personne, sont injustement qualifiés de peu "productifs". Chez MBway Lyon, nous pensons qu’il est temps de repenser la conception de la productivité et d'intégrer de manière plus juste les externalités, qu'elles soient positives ou négatives, dans notre évaluation globale de la performance économique. 

 

Dans des domaines comme le commerce, les ressources humaines, le marketing ou encore la finance, nous voyons bien que la productivité en elle-même ne signifie plus grand-chose car elle est difficile à évaluer, quasiment impossible à attribuer à une seule personne, et surtout qu’elle ne prend pas en compte le volet environnemental qui est de nos jours de plus en plus primordial. 

Au lieu d’employer un mot fourre-tout comme « productivité », dans notre école de management nous pensons qu’il est aujourd’hui plus juste de parler de rentabilité économique d’une entreprise, d’efficacité dans les missions des collaborateurs, d’organisation au travail, de moyens mis à disposition, de compétitivité par rapport à ses concurrents et surtout de bien-être au travail.

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